AtCloseRange a écrit :Je ne vois pas comment faire un ouvrage critique sans parti-pris fort. Quitte à être trop dur pour certains.
J'en discutais cette semaine avec un ancien forumeur mais quand je vois ici que certains aiment bien les trois quart des films qu'ils voient et que s'ils avaient à les noter, ça tournerait entre 6 et 10 (certains le font), je ne vois pas en quoi leur avis m'est utile.
Et c'est bien en partie pour quoi je lis Classik, pour que les gens me donnent envie de voir des films qui sortent un peu de l'ordinaire, qui se démarquent dans ce qu'ils ont vu.
Si tout se vaut ou presque, rien ne ressort.
Nous avons de ce point de vue deux conceptions de la critique très différentes.
C'est vrai que certains notent généreusement là où d'autres notent durement, mais dès lors que tu prends en comptes la gradation, c'est un faux problème... Ainsi, par exemple, un 8 chez moi vaudra un 6,5 ou un 7 chez un autre, voire un 5 chez quelqu'un qui note durement. Peu importe... Comme je le signalais lors de mes premières interventions sur le forum, j'aime m'asseoir pour voir un film, et je note en fonction du plaisir éprouvé. Ainsi, un film, même moyen, me procurera du plaisir, il sera donc d'emblée, chez moi, au dessus de la moyenne. Il n'en reste pas moins que certains sortent du lot. Ils restent mieux notés, signalés. Mon coup de coeur sera un 9, le tien un 8 ou un 7, mais ça reste un coup de coeur. Les saillies ne sont pas plus voyantes du fait que la moyenne soit basse. Une saillie à 9 pour 7 de moyenne n'a pas moins de sens qu'une saillie à 6 pour 4 de moyenne...
En général, la critique explicite ce qui plait ou déplait, dès lors qu'elle est rédigée. C'est surtout cela qui est intéressant, à mon sens. Personnellement, je suis très indulgent, mais je n'interviens dans les critiques que pour signaler les titres qui sortent du commun, ou sur lesquels je pense avoir à dire quelque chose de pertinent, il n'y en a pas tant que ça, même si je note généreusement. Et inversement, lorsqu'on critique un montage qui ne marche pas, une caractérisation faible ou un problème de rythme, je perçois mieux la critique que dans une phrase condamnant un film nul ou signalant qu'il n'y a rien à sauver dans le film. Le Tavernier-Coursodon n'est pas exempt de ce genre de raccourcis qui me déplaisent, sans doute pour des raisons de place (il s'agit de traiter d'un grand nombre de films, tout de même), sans doute aussi pour marquer des avis tranchés et/ou engagés, et là, je suis moins d'accord.