Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Alexandre Angel
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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Alexandre Angel »

Coxwell a écrit :Remarquable histoire d’empoisonnement familial (façon Borgman)
Ingmar ?
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Demi-Lune
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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Demi-Lune »

Le balayeur passe, ne faites pas attention.
Martine Cachet a écrit :Un pur plaisir pour ma première vision d'un film du cinéaste. L'histoire s'enchaîne sans temps mort alors qu'elle a plusieurs fois l'occasion de se prendre le mur (ceux qui ont vu le film comprendront). Un film qui m'a fait beaucoup penser à La Cérémonie de Chabrol dans son rapport entre deux classes sociales qui doivent cohabiter.
G.T.O a écrit :Palme de plomb. Un film gigogne verrouillé, fastidieux programme de la satire sociale habillée en huit clos, se rêvant mélodrame familial avec des pantins. Des gains et des pertes de pacotille, pour un chaos très bavard doublé d’une épaisse critique.
Watkinssien a écrit :
G.T.O a écrit :Parasite 4/10
Palme de plomb. Un film gigogne verrouillé, fastidieux programme de la satire sociale habillée en huit clos, se rêvant mélodrame familial avec des pantins. Des gains et des pertes de pacotille, pour un chaos très bavard doublé d’une épaisse critique.
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Jack Carter
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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Jack Carter »

Alexandre Angel a écrit :
Coxwell a écrit :Remarquable histoire d’empoisonnement familial (façon Borgman)
Ingmar ?
Le film d'Alex Van Warmerdam, au sujet tres proche :wink: :wink:

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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par »

Jack Carter a écrit :55.000 entrées France le 1er jour. :)
Hier soir à l'Utopia de Bordeaux, la salle était comble. Ça faisait plaisir à voir.
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Alexandre Angel
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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Alexandre Angel »

Jack Carter a écrit :
Alexandre Angel a écrit : Ingmar ?
Le film d'Alex Van Warmerdam, au sujet tres proche :wink: :wink:

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Ah OK, merci! Je pensais que ça pouvait être une série, en réalité... (confusion avec Borgen)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Flol »

Mµ a écrit :
Jack Carter a écrit :55.000 entrées France le 1er jour. :)
Hier soir à l'Utopia de Bordeaux, la salle était comble. Ça faisait plaisir à voir.
Vu hier soir au Max Linder à la séance de 18h45. Séance à peu près blindée, par contre en sortant j'ai croisé une file d'attente comme je n'en avais pas vu depuis la sortie de l'épisode VII de Star Wars.
Ça sent quand même un peu le film événement.
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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Jack Griffin »

Le bouche à oreille va être bon...encore faut il que le spectateur lambda français aille voir un film de genre corréen
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Alexandre Angel
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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Alexandre Angel »

Jack Griffin a écrit :Le bouche à oreille va être bon...encore faut il que le spectateur lambda français aille voir un film de genre corréen
Comment avaient marché The Host et Le Transperceneige (ce dernier n'étant pas tout à fait un film coréen) ?
Dernière modification par Alexandre Angel le 6 juin 19, 14:49, modifié 1 fois.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: RE: Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Pomponazzo »

Mµ a écrit :
Jack Carter a écrit :55.000 entrées France le 1er jour. :)
Hier soir à l'Utopia de Bordeaux, la salle était comble. Ça faisait plaisir à voir.
Complet aussi à l'UGC de la même ville.
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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Jack Griffin »

Alexandre Angel a écrit :
Jack Griffin a écrit :Le bouche à oreille va être bon...encore faut il que le spectateur lambda français aille voir un film de genre corréen
Comment avaient marché The Host et Le Transperceneige (ce dernier n'étant pas tout à fait un film coréen) ?

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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Alexandre Angel »

Jack Griffin a écrit :
Alexandre Angel a écrit : Comment avaient marché The Host et Le Transperceneige (ce dernier n'étant pas tout à fait un film coréen) ?

159 439 entrées pour the Host
678 049 entrées pour Snowpiercer
Merci!
Mais il y a un sacré écart!
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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Coxwell »

Il me semble que le plus grand succès populaire d'un film coréen dans nos contrées est Dernier train pour Busan .
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Watkinssien
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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Watkinssien »

Un rapide avis mais une deuxième révision donnera probablement une opinion plus développée.

Ce qui m'a frappé dans ce Parasite, c'est à quel point le film met en avant un grand nombre de qualités que l'art de la mise en scène peut engendrer, sans perdre de vue une intrigue emplie à ras de bord de détails, de retournements dramatiques, de surprises et de tendresse, de colère et de sagesse à la fois.

C'est un festival d'idées narratives, de virtuosité filmique (qui ne tombe jamais dans l'esbroufe ou le tape-à-l’œil). Voir un cinéaste maîtriser son langage, son équilibre des genres à ce point fait tout simplement plaisir dans le paysage cinématographique d'aujourd'hui.

Le film épate par son humour et sa cruauté. C'est une oeuvre insidieuse, perverse, indignée, noire et humaine à la fois et au final tendue comme rarement.

Et les acteurs sont excellents de bout en bout.
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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par G.T.O »

Une certaine perplexité face à ce Parasite, hypothèse de film total réunissant tous les atours de la grande œuvre à tiroirs. Mais qui fait apparaître, derrière la maîtrise convenue, une certaine limite, vacuité même. Comme devant le spectacle un peu trop huilé et calculé n'ayant rien à faire éprouver directement, tout à mettre à distance respectable et à moquer. Un goût du grotesque pas nouveau, et de la satire, qui témoigne du désintérêt de JBH pour le drame lui-même, dénué de portée sociale, et ses personnages, ici réduits à des sinistres pantins, limite monstrueux. Le trois en un que compose le film favorise les ruptures, autorise les changements de registre. Mais il trace aussi une trajectoire rectiligne, une chute, extrêmement ennuyeuse, car prévisible et inflexible dans l’exécution du programme de destruction et l’établissement attendu du précis qu’il dresse de l’aliénation. La pièce ne manquant pas d'autorité mais elle est aussi et hélas que ça: le portrait au vitriol d’une lutte ne faisant pas de quartier.
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Demi-Lune
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Re: Parasite (Bong Joon-ho - 2019)

Message par Demi-Lune »

Je dois être un cas irrécupérable, car j'ai moi aussi beaucoup de mal à comprendre ce qui peut séduire à ce point dans cette tragicomédie certes solidement exécutée sur le plan technique, mais à mon sens anodine, sinon grossière, dans ses tenants et aboutissants - j'hallucine encore face au dernier tiers, totalement démissionnaire. Pour tout dire, le dernier Bong me fait surtout penser aux exercices de style racés mais inconséquents, lorsqu'ils ne sont pas problématiques, de son comparse Park Chan-wook (ou, plus lointainement, à un film tout nul comme The housemaid de Im Sang-soo) : c'est dire, au vu du peu d'estime que je voue à ces derniers, si Parasite me laisse circonspect. Le script a beau se démener comme un diable pour ne jamais ennuyer le spectateur, il me paraît quand même offrir bien peu de matière à penser sur le rapport entre nantis et prolétaires qui se veut au cœur du film : il ne suffit pas d'un espace allégorique (la grande maison d'architecte et ses étages) et de rebondissements bouffons pour que la satire soit pertinente et aboutie. Dès le départ, la facilité avec laquelle la famille riche, naïve et fade, se fait embobiner par la famille pauvre, picaresque et pleine de rouerie, est source d'inconséquence dans le ton qui s'exercera aux dépens de toutes les considérations potentiellement intéressantes pourtant défrichées par l'exposition : le film devient au fur et à mesure de plus en plus petit en choisissant la carte unilatérale de la farce pépère et convenue, momentanément rehaussée par un twist aux implications hitchcockiennes sans que celui-ci ne fasse pour autant gagner au film une densité supplémentaire - car comment être convaincu par ce deus ex machina censé rebattre les cartes des solidarités sociales, ou par un ressentiment de classes qui germerait simplement pour une histoire d'odeur. On finit même, à vouloir jouer le grand-guignol, non seulement par décrocher, mais aussi par se heurter à la même impasse étonnamment réac du Transperceneige : dans un cas comme dans l'autre, j'ai l'impression que les films nous disent que les pauvres auraient mieux fait de rester à leur place, même minable soit-elle, car toute velléité de reconquête est vouée à être balayée (métaphore ô combien subtile de la pluie qui s'abat pour nettoyer toute cette fange). Bref, à mes yeux il n'est pas charitable d'invoquer La cérémonie de Chabrol (film dont l'ambiguïté et la froideur maléfique me mettent encore aujourd'hui mal à l'aise) pour plaider la cause de cette Palme de l'incompréhension : au mieux, le dernier-né de Bong est un agréable film de genre au potentiel gâché ; au pire, il rappelle que son auteur se résume encore et toujours à deux très bons films (Memories of murder et Mother).
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