Non, se contenter de peu, c'est réduire les hippies aux tarés de chez Manson et de se persuader que le cinéaste nous certifie qu'ils ne sont que ça.7swans a écrit :C'est un bien léger soubresaut. D'autant plus que la scène était absente du montage cannois. Tarantino, probablement conscient de la limite de sa proposition, a eu le temps de réviser sa copie et a décidé de rajouter/rallonger la scène pour tenter de proposer un contre point.Watkinssien a écrit : Alexandre Angel a pourtant justement évoqué la séquence où Sharon Tate et la hippie qu'elle prend en stop se font une accolade totalement pacifique et en accord avec l'image véhiculée par ce mouvement.
C'est se contenter de peu...
Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Watkinssien
- Etanche
- Messages : 17140
- Inscription : 6 mai 06, 12:53
- Localisation : Xanadu
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Mother, I miss you
-
- Laspalès
- Messages : 17407
- Inscription : 13 avr. 03, 11:05
- Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
- Contact :
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Billy Budd a écrit :Pas du tout, mais disons que dans un filmmannhunter a écrit :Comment, insinuerais-tu que le film est misogyne aussi..
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Supfiction
- Charles Foster Kane
- Messages : 22252
- Inscription : 2 août 06, 15:02
- Localisation : Have you seen the bridge?
- Contact :
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
J’en ai parlé plus haut il y a quelques semaines.. j’y ai vu un possible clin d’oeil à Polanski lorsque Cliff lui demande ses papiers. Mais bon, va savoir, car cette liberté sexuelle, notamment entre mecs mûrs et jeunes filles ne le concernaient pas que lui, loin s’en faut.Billy Budd a écrit :Bon et sinon personne pour s'interroger sur les intention de QT lors de la scène au cours de laquelle
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Billy Budd
- Bordeaux Chesnel
- Messages : 26835
- Inscription : 13 avr. 03, 13:59
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
J'avais raté ton message, désolé.Supfiction a écrit :J’en ai parlé plus haut il y a quelques semaines..Billy Budd a écrit :Bon et sinon personne pour s'interroger sur les intention de QT lors de la scène au cours de laquelle
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Sauf que Booth, lui, ne "cède" pas.Supfiction a écrit :j’y ai vu un possible clin d’oeil à Polanski lorsque Cliff lui demande ses papiers. Mais bon, va savoir, car cette liberté sexuelle, notamment entre mecs mûrs et jeunes filles ne le concernaient pas que lui, loin s’en faut.
Everybody's clever nowadays
- Mosin-Nagant
- Producteur
- Messages : 9668
- Inscription : 12 juin 14, 19:36
- Localisation : "Made in America"
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Je ne partage pas l'avis de G.T.O et 7swans sur l'idée que le film serait anti-hippies.
Ou, plutôt, qu'on comprenne que certains puissent le penser puisque Tarantino ne nous propose pas de suivre des gentils hippies (ce qui est faux, voir l'exemple de Alexandre Angel).
C'est pas le sujet du film donc on s'en balance, de la bonne ou juste représentation des hippies, dans cette histoire. Le réalisateur veut nous raconter autre chose.
Le fait que Rick Dalton ne puisse pas encadrer la nouvelle génération, c'est tout à fait compréhensible. Une de ses trajectoires dans le récit, en tant qu'acteur sur le point de devenir has-been, c'est de le voir se sentir menacé par l'arrivée d'un nouveau courant auquel il n'appartient pas et qu'il ne comprends pas.
Quand il sèche, d'un coup de poing au ralenti, le hippie blond édenté, Steve Dennis "Clem" Groganh.
Eh bien, c'est autre chose que juste une volonté de vouloir ridiculiser une communauté toute entière.
On est dans l'hommage vibrant à Donald Shea, comme pour Sharon Tate.
C'est plus discret et, pour sûr, il faut connaitre le détail des événements pour pouvoir l'apprécier.
Bref, ce film est tout sauf simpliste.
Hâte de découvrir une possible version longue de 4h00 sur Netflix.
( Avec plus de Sharon Tate... et plus de gentils hippies, qui sait ? )
Ou, plutôt, qu'on comprenne que certains puissent le penser puisque Tarantino ne nous propose pas de suivre des gentils hippies (ce qui est faux, voir l'exemple de Alexandre Angel).
C'est pas le sujet du film donc on s'en balance, de la bonne ou juste représentation des hippies, dans cette histoire. Le réalisateur veut nous raconter autre chose.
Le fait que Rick Dalton ne puisse pas encadrer la nouvelle génération, c'est tout à fait compréhensible. Une de ses trajectoires dans le récit, en tant qu'acteur sur le point de devenir has-been, c'est de le voir se sentir menacé par l'arrivée d'un nouveau courant auquel il n'appartient pas et qu'il ne comprends pas.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Quand il sèche, d'un coup de poing au ralenti, le hippie blond édenté, Steve Dennis "Clem" Groganh.
Eh bien, c'est autre chose que juste une volonté de vouloir ridiculiser une communauté toute entière.
On est dans l'hommage vibrant à Donald Shea, comme pour Sharon Tate.
C'est plus discret et, pour sûr, il faut connaitre le détail des événements pour pouvoir l'apprécier.
Bref, ce film est tout sauf simpliste.
Hâte de découvrir une possible version longue de 4h00 sur Netflix.
( Avec plus de Sharon Tate... et plus de gentils hippies, qui sait ? )
Dernière modification par Mosin-Nagant le 13 sept. 19, 13:56, modifié 1 fois.
You know my feelings: Every day is a gift. It's just, does it have to be a pair of socks?
- Spoiler (cliquez pour afficher)
-
- Nuits de Sheen...
- Messages : 7694
- Inscription : 17 févr. 06, 18:50
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Plus je viens sur ce topic, et moins j'aime le film.
Je vais rester un peu à l'écart, je crois.
Je vais rester un peu à l'écart, je crois.
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
- Mosin-Nagant
- Producteur
- Messages : 9668
- Inscription : 12 juin 14, 19:36
- Localisation : "Made in America"
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Te force pas, oui.
You know my feelings: Every day is a gift. It's just, does it have to be a pair of socks?
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- G.T.O
- Egal à lui-même
- Messages : 4862
- Inscription : 1 févr. 07, 13:11
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
mannhunter a écrit :C'est l'exception qui confirme la règle!7swans a écrit :
C'est un bien léger soubresaut.
Comme l'écrivent Ténia et G.T.O, la partie vendetta est décrite avec une certaine insistance notamment graphique...le cassage de tête après le pneu crevé, le final.
D'autant plus que ladite scène est largement moqueuse, empreinte d'une distance ironique. Quasi paternaliste, la scène tourne en dérision les élans naïfs du flower power. Caricaturale, elle reste focalisée sur les moeurs présumées hippies, de cet amour sans frontière. Jamais Tarantino nous montre, au cours du film, l'ombre de son enracinement politique, le fait que ce mouvement ait été une forme de rejet de la société dominante...C'est juste une matière à moqueries, à aimanter de la haine face à leur duplicité et hypocrisie.
mannhunter a écrit :Comment, insinuerais-tu que le film est misogyne aussi..Billy Budd a écrit :Bon et sinon personne pour s'interroger sur les intention de QT lors de la scène au cours de laquelle
- Spoiler (cliquez pour afficher)
La scène est-elle liée/réponse à Weinstein, ancien producteur et ami de Tarantino?
Le film est aussi misogyne: voir cette scène censée être drôle dont parles Billy Budd, du faux suspense du tuera tuera pas sa femme Cliff Booth. Scène douteuse, dont le rire présumé participe pleinement de sa fondamentale misogynie, et qui d'ailleurs fait l'objet d'un relance SAV actuellement pas très heureuse: à longueur d'interview, Pitt disait qu'il connaissait le fin mot de l'histoire. Mouarf, mouarf.
Dernière modification par G.T.O le 13 sept. 19, 14:15, modifié 2 fois.
- Alexandre Angel
- Une couille cache l'autre
- Messages : 14093
- Inscription : 18 mars 14, 08:41
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Je crois qu'il y aurait peut-être aussi autre chose qu'un simple pour ou contre les hippies.
Il n'est pas impossible que Tarantino, cinéaste pervers (pour mon plus grand plaisir égoïste et personnel ), prend aussi son pied à malmener l'image consensuelle largement répandue concernant les hippies (même quand on se fout de leur tronche).
Il y a déjà eu dans les années 70 des bad guys aux cheveux longs mais ils lorgnaient sur le Hell's angélisme. Là on a de vrais hippies, de vrais babas pas cool du tout. J'y vois là une manifestation comme une autre du côté libertaire, au sens d'affranchi des codes de représentation en vigueur, de Tarantino.
Il n'est pas impossible que Tarantino, cinéaste pervers (pour mon plus grand plaisir égoïste et personnel ), prend aussi son pied à malmener l'image consensuelle largement répandue concernant les hippies (même quand on se fout de leur tronche).
Il y a déjà eu dans les années 70 des bad guys aux cheveux longs mais ils lorgnaient sur le Hell's angélisme. Là on a de vrais hippies, de vrais babas pas cool du tout. J'y vois là une manifestation comme une autre du côté libertaire, au sens d'affranchi des codes de représentation en vigueur, de Tarantino.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
-
- Laspalès
- Messages : 17407
- Inscription : 13 avr. 03, 11:05
- Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
- Contact :
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
La réponse des personnages/Tarantino avec ce côté oeil pour oeil, dent pour dent dans cette scène ou le final n'est pas forcément réjouissante non plus...alibi de la cigarette LSD ou pas!Mosin-Nagant a écrit :D'ailleurs, Cliff Both...
Quand il sèche, d'un coup de poing au ralenti, le hippie blond édenté, Steve Dennis "Clem" Groganh. On est dans l'hommage vibrant à Donald Shea, comme pour Sharon Tate.
Dernière modification par mannhunter le 13 sept. 19, 14:09, modifié 1 fois.
- Supfiction
- Charles Foster Kane
- Messages : 22252
- Inscription : 2 août 06, 15:02
- Localisation : Have you seen the bridge?
- Contact :
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
D’accord avec Mosin-Nagant sur les hippies. D’autant plus que Pussycat n’est pas un personnage fondamentalement négatif et manipulateur. Je la vois davantage comme une jeune fille naïve et manipulée, pouvant passer en quelques secondes de l’innocence juvénile à la haine (un peu comme Breezy chez Eastwood). Elle fait confiance dans un premier temps à Cliff, envisage peut-être même d’en faire un nouveau membre avant de brutalement changer d’attitude à son égard à partir du moment où il insiste pour aller rendre visite à Bruce Dern par suspicion.
- Watkinssien
- Etanche
- Messages : 17140
- Inscription : 6 mai 06, 12:53
- Localisation : Xanadu
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Ah?G.T.O a écrit :D'autant plus que ladite scène est largement moqueuse, empreinte d'une distance ironique. Quasi paternaliste, la scène tourne en dérision les élans naïfs du flower power. Caricaturale, elle reste focalisée sur les moeurs présumées hippies, de cet amour sans frontière.mannhunter a écrit :
C'est l'exception qui confirme la règle!
Comme l'écrivent Ténia et G.T.O, la partie vendetta est décrite avec une certaine insistance notamment graphique...le cassage de tête après le pneu crevé, le final.
Bon...
Ceci est vraiment une question de point de vue. Pour ma part, j'y vois également un moyen de mettre en avant le caractère lumineux, joyeux et paisible de Sharon Tate, à travers les valeurs originelles d'un mouvement qui correspondraient aussi à la manière dont l'actrice (dans le film) profite de sa vie (même si elle patauge dans le luxe, les élans de liberté sont sensiblement les mêmes).
Mother, I miss you
-
- Monteur
- Messages : 4603
- Inscription : 20 mai 03, 16:41
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Des bons hippies, le cinéma nous en montré en grande majorité pendant 40 décennies... C'est intéressant qu'un film puisse montrer un autre visage, marginal, du mouvement, la dark side, ce qui rend l'approche inédite (et renforce la qualité du film) à mon sens.
Après, le film n'est pas un film à thèse-antithèse-synthèse sur le mouvement hippie mais un film sur la transformation de Hollywood au tournant des années 70 (dont Tarantino n'a pas à se justifier de quoi que se soit sur le sujet) : l'avant (le cinéma classique - les personnages principaux), le pendant (le Nouvel Hollywood - la forme du film), l'après (le cinéma d'horreur et d'exploitation des années 70 et 80 et son lot de violence graphique qui allait l'irriguer -le final fantasmé). Pour moi, l'intrusion de ce final (et qui jure avec le reste du métrage) est consubstantielle au projet du film, d'autant plus que le coup du joint, comme le rappelle sans cesse Mosin-Nagant, (et les derniers plans) montre bien que Tarantino nous dit ici implicitement que nous sommes dans une réalité alternative qui ne substitue pas à la vraie.
Après, le film n'est pas un film à thèse-antithèse-synthèse sur le mouvement hippie mais un film sur la transformation de Hollywood au tournant des années 70 (dont Tarantino n'a pas à se justifier de quoi que se soit sur le sujet) : l'avant (le cinéma classique - les personnages principaux), le pendant (le Nouvel Hollywood - la forme du film), l'après (le cinéma d'horreur et d'exploitation des années 70 et 80 et son lot de violence graphique qui allait l'irriguer -le final fantasmé). Pour moi, l'intrusion de ce final (et qui jure avec le reste du métrage) est consubstantielle au projet du film, d'autant plus que le coup du joint, comme le rappelle sans cesse Mosin-Nagant, (et les derniers plans) montre bien que Tarantino nous dit ici implicitement que nous sommes dans une réalité alternative qui ne substitue pas à la vraie.
Dernière modification par O'Malley le 13 sept. 19, 14:22, modifié 7 fois.
- Mosin-Nagant
- Producteur
- Messages : 9668
- Inscription : 12 juin 14, 19:36
- Localisation : "Made in America"
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Absolument. Comme il le fait avec Bruce Lee.Alexandre Angel a écrit :(...)pas impossible que Tarantino(...)prend aussi son pied à malmener l'image consensuelle largement répandue(...). J'y vois là une manifestation comme une autre du côté libertaire, au sens d'affranchi des codes de représentation en vigueur, de Tarantino.
Mais là, certains parlent de racisme.
You know my feelings: Every day is a gift. It's just, does it have to be a pair of socks?
- Spoiler (cliquez pour afficher)
-
- Laspalès
- Messages : 17407
- Inscription : 13 avr. 03, 11:05
- Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
- Contact :
Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Le personnage de Breezy dans le film d'Eastwood est quand même plus écrit, consistant que les personnages féminins - Sharon Tate, Pussycat et les autres hippies- du dernier Tarantino...et le regard d'Eastwood via William Holden ne semble pas être spécialement critique de la communauté hippie, il essaie de comprendre les uns et les autres sans les juger.Supfiction a écrit :(un peu comme Breezy chez Eastwood).
Dernière modification par mannhunter le 13 sept. 19, 14:29, modifié 1 fois.