Michael Apted (1941-2021)
Publié : 19 juil. 09, 18:38
Plus jamais - 2002
Slim est une jeune serveuse qui a du mal à joindre les deux bouts. Mais quand elle rencontre Mitch, un riche entrepreneur, et qu'elle l'épouse, sa vie devient alors un véritable conte de fées. Un mari attentionné, une très jolie résidence dans une banlieue très chic, et son adorable petite fille de cinq ans nommée Gracie. Tout s'écroule le jour ou Slim découvre que son mari la trompe, et c'est à ce moment-là que Mitch révèle son vrai visage. Slim s'enfuit et emmène sa fille, mais Mitch la retrouve et la menace. Elle met Gracie en sureté et va s'adonner à un combat qu'elle n'aurait jamais pensé devoir faire dans sa vie...
Jennifer Lopez continue sur sa lancée au cinéma avec ce film au sujet sensible après Anaconda (1997), U-Turn (1997) et surtout Hors d'atteinte (1998), magistral polar de Steven Soderbergh. Elle avait déjà tourné auparavant, dont Selena en 1996, mais ce sont les trois précités pour qui l'ont vraiment catapulté à Hollywood. Le début est assez convenu, dans le rôle de la jeune serveuse de snack, à la façon du Breakfast in America de la rue des écoles à Paris, la jeune interprète de If you had my love ou Love don't cost a thing (ses deux premiers cartons) se montre un peu mielleuse. La suite, les vingt premières minutes nous font entrer dans l'intimité du couple avec le schéma classique : mariage en grandes pompes, maison achetée, et enfant à venir. On sent pourtant que quelque chose cloche, ne va pas, et va faire imploser cette histoire trop lisse de bonheur conjugal et de virées nocturnes en chambre trop bien gardée. Le partenaire de J-Lo, dans le film, Billy Campbell interprète en effet un mec qui obtient tout ce qu'il veut et qui a déjà conçu sa vie professionnelle et amoureuse selon une équation simple : sa femme doit rester à la maison tandis que lui s'envoie en l'air avec quelques poupées (en fait beaucoup, puisque le répondeur du portable n'arrête pas de sonner et de laisser des messages sans équivoque). On se croirait dans un soap qui virerait trash, avec la jolie photo encadrée du couple souriant qui tombe soudain par terre et se brise en mille morceaux. Le scénario est mieux foutu qu'on ne pourrait le penser à première vue, et le titre du film le catalogue d'office nanar, ou pire navet. Ou comme un petit thriller de seconde partie de soirée, voire de troisième calé pour éviter les grosses audiences, tout en s'adressant par son sujet à un public conquis et rassuré d'avance. L'affiche française ne fait d'ailleurs aucun doute quant à l'orientation du script et au sort réservé au bad guy de l'histoire qui s'avère à la base être un père de famille.
Le film joue en effet dès le début dans le camp du spectateur qui prend facilement fait et cause pour la victime toute désignée Slim, qui change de prénoms, de visage et de postures tout au long du film. En réalité, Plus jamais (titre original enough en anglais, mais ça aurait aussi pu s'intituler "bas" -prononcer "bass" - en hindi), est un road-movie prenant l'apparence (structure, façon de filmer, suspens, sujet) d'un thriller quotidien, ancré dans l'époque. Un sujet d'actualité, sujet à débats. Slim est impuissante au début face aux attaques d'un mari qui lui répond avec un ton cinglant : "Je suis un homme. J'ai des envies". L'étendard de la fidélité brisé est porté de bout en bout par le personnage de Slim. Mais plus profondément, le film aborde la question de la féminité en décrivant le personnage de Mitch, qui a tous les défauts derrière son apparence de gendre idéal, fort et habile autant dans les mots que dans l'attitude. Il veut à tout prix que sa femme soit accusée et reconnue coupable du déséquilibre que subit sa fille, ballottée d'un appart' à l'autre. Cette instabilité permanente, le fait que sa mère tente d'obliger sa fille à ne plus répondre à son père, le fait aussi qu'elle ne porte pas plainte, complique les choses. Jennifer Lopez se grimme, adopte de nouvelles perruques, fuit un mari violent aux quatres coins des Etats-Unis. Son rôle est fort et déterminé. Peut-etre trop. Le dernier quart d'heure laisse un goût amer. Un gout de self-defense qui constitue dans le geste et dans l'idée un homicide volontaire. Elle va au bout de son raisonnement. Il n'est plus question de doute, il faut agir. Après nous avoir mis de son côté pendant tout le film, les choses se corsent et demandent du recul, ce que ne semble pas prendre le scénario qui prend la tournure d'une vengeance primaire. Dommage parce qu'on tenait jusque là un bon thriller tendu, avec le plaisir de voir Noah Wyle (Urgences) dans un rôle à contre-emploi diablement efficace. Plus jamais fait partie de ces films gâchés par leur fin, trop expéditive. Après avoir jongler entre le chaud et le froid, l'acceptable et l'inacceptable, avec une froideur quelque peu repoussante. J'ai surtout pris le film pour la présence de J-Lo dont je suis fan et que je trouve terriblement sexy , mais est-ce nécessaire de le préciser ? Sans doute mérite-t-il une petite attention...
Le DVD Columbia propose le film dans son format d'origine 2.35 Scope respecté 16/9. L'image est très douce et très belle, sans défauts majeurs de compression, de définition. Le contraste est appuyé, notamment dans les scènes nocturnes (l'intrusion de Slim dans l'appart de standing de Mitch de nuit en particulier) et les deux pistes en Dolby Digital 5.1 proposent un bel équilibre entre les scènes de suspens pur et celles de dialogues parfaitement localisés.
Slim est une jeune serveuse qui a du mal à joindre les deux bouts. Mais quand elle rencontre Mitch, un riche entrepreneur, et qu'elle l'épouse, sa vie devient alors un véritable conte de fées. Un mari attentionné, une très jolie résidence dans une banlieue très chic, et son adorable petite fille de cinq ans nommée Gracie. Tout s'écroule le jour ou Slim découvre que son mari la trompe, et c'est à ce moment-là que Mitch révèle son vrai visage. Slim s'enfuit et emmène sa fille, mais Mitch la retrouve et la menace. Elle met Gracie en sureté et va s'adonner à un combat qu'elle n'aurait jamais pensé devoir faire dans sa vie...
Jennifer Lopez continue sur sa lancée au cinéma avec ce film au sujet sensible après Anaconda (1997), U-Turn (1997) et surtout Hors d'atteinte (1998), magistral polar de Steven Soderbergh. Elle avait déjà tourné auparavant, dont Selena en 1996, mais ce sont les trois précités pour qui l'ont vraiment catapulté à Hollywood. Le début est assez convenu, dans le rôle de la jeune serveuse de snack, à la façon du Breakfast in America de la rue des écoles à Paris, la jeune interprète de If you had my love ou Love don't cost a thing (ses deux premiers cartons) se montre un peu mielleuse. La suite, les vingt premières minutes nous font entrer dans l'intimité du couple avec le schéma classique : mariage en grandes pompes, maison achetée, et enfant à venir. On sent pourtant que quelque chose cloche, ne va pas, et va faire imploser cette histoire trop lisse de bonheur conjugal et de virées nocturnes en chambre trop bien gardée. Le partenaire de J-Lo, dans le film, Billy Campbell interprète en effet un mec qui obtient tout ce qu'il veut et qui a déjà conçu sa vie professionnelle et amoureuse selon une équation simple : sa femme doit rester à la maison tandis que lui s'envoie en l'air avec quelques poupées (en fait beaucoup, puisque le répondeur du portable n'arrête pas de sonner et de laisser des messages sans équivoque). On se croirait dans un soap qui virerait trash, avec la jolie photo encadrée du couple souriant qui tombe soudain par terre et se brise en mille morceaux. Le scénario est mieux foutu qu'on ne pourrait le penser à première vue, et le titre du film le catalogue d'office nanar, ou pire navet. Ou comme un petit thriller de seconde partie de soirée, voire de troisième calé pour éviter les grosses audiences, tout en s'adressant par son sujet à un public conquis et rassuré d'avance. L'affiche française ne fait d'ailleurs aucun doute quant à l'orientation du script et au sort réservé au bad guy de l'histoire qui s'avère à la base être un père de famille.
Le film joue en effet dès le début dans le camp du spectateur qui prend facilement fait et cause pour la victime toute désignée Slim, qui change de prénoms, de visage et de postures tout au long du film. En réalité, Plus jamais (titre original enough en anglais, mais ça aurait aussi pu s'intituler "bas" -prononcer "bass" - en hindi), est un road-movie prenant l'apparence (structure, façon de filmer, suspens, sujet) d'un thriller quotidien, ancré dans l'époque. Un sujet d'actualité, sujet à débats. Slim est impuissante au début face aux attaques d'un mari qui lui répond avec un ton cinglant : "Je suis un homme. J'ai des envies". L'étendard de la fidélité brisé est porté de bout en bout par le personnage de Slim. Mais plus profondément, le film aborde la question de la féminité en décrivant le personnage de Mitch, qui a tous les défauts derrière son apparence de gendre idéal, fort et habile autant dans les mots que dans l'attitude. Il veut à tout prix que sa femme soit accusée et reconnue coupable du déséquilibre que subit sa fille, ballottée d'un appart' à l'autre. Cette instabilité permanente, le fait que sa mère tente d'obliger sa fille à ne plus répondre à son père, le fait aussi qu'elle ne porte pas plainte, complique les choses. Jennifer Lopez se grimme, adopte de nouvelles perruques, fuit un mari violent aux quatres coins des Etats-Unis. Son rôle est fort et déterminé. Peut-etre trop. Le dernier quart d'heure laisse un goût amer. Un gout de self-defense qui constitue dans le geste et dans l'idée un homicide volontaire. Elle va au bout de son raisonnement. Il n'est plus question de doute, il faut agir. Après nous avoir mis de son côté pendant tout le film, les choses se corsent et demandent du recul, ce que ne semble pas prendre le scénario qui prend la tournure d'une vengeance primaire. Dommage parce qu'on tenait jusque là un bon thriller tendu, avec le plaisir de voir Noah Wyle (Urgences) dans un rôle à contre-emploi diablement efficace. Plus jamais fait partie de ces films gâchés par leur fin, trop expéditive. Après avoir jongler entre le chaud et le froid, l'acceptable et l'inacceptable, avec une froideur quelque peu repoussante. J'ai surtout pris le film pour la présence de J-Lo dont je suis fan et que je trouve terriblement sexy , mais est-ce nécessaire de le préciser ? Sans doute mérite-t-il une petite attention...
Le DVD Columbia propose le film dans son format d'origine 2.35 Scope respecté 16/9. L'image est très douce et très belle, sans défauts majeurs de compression, de définition. Le contraste est appuyé, notamment dans les scènes nocturnes (l'intrusion de Slim dans l'appart de standing de Mitch de nuit en particulier) et les deux pistes en Dolby Digital 5.1 proposent un bel équilibre entre les scènes de suspens pur et celles de dialogues parfaitement localisés.