FILM DU MOIS:
Next of kin / Montclare : rendez-vous de l'horreur, de Tony Williams (1982) 10/10 - Immense coup de coeur pour ce film gothique à l'atmosphère vénéneuse, hanté par la musique de Klaus Schulze, et bourré de magnifiques idées de mise en scène et de scénario. Une formidable découverte !!
FILMS DECOUVERTS:
Juventude Em Marcha / Colossal Youth, de Pedro Costa (2006) 5/10 - Certainement le plus radical des films de Costa, dont la démarche contemplative reste vraiment difficile d'accès. Visuellement, c'est très beau, mais il faut s'accrocher pour suivre, et se laisser conquérir par la poésie de certains moments...
The Monster, de Bryan Bertino (2016) 6/10 - Un film de monstre axé sur des relations mère-fille tendues bien construites, autour d'un monstre aux motivations et à la nature loufoques...
One cut of the dead, de Shin'ichirô Ueda (2017) 8,5/10 - Une excellente comédie, qui allie mise en abyme et exploit technique. On s'amuse beaucoup, mais le dispositif est plus riche qu'il n'y parait.
Assassination Nation, de Sam Levinson (2018) 7,5/10 - Sorte de teenage movie aux nombreuses références, le film, qui dénonce l'ère du politiquement correct, s'en tire par le haut grace à une mise en scène aussi sophistiquée qu'une remarquable photographie. Une très bonne surprise.
Piercing, de Nicolas Pesce (2018) 4/10 - Multipliant les références non digérées (à commencer par une agaçante juxtaposition de BO de gialli italiens), ce film balourd qui oppose des psychologies torturées et torturantes a pour intérêt majeur une déco léchée. C'est un peu court...
Tous les dieux du ciel, de Quarxx (2018) 6/10 - Quoique bien construit et solidement réalisé, ce film ne m'a pas totalement emporté, plombé qu'il est par une accumulation de calamités qui s'abattent sur le personnage principal... Intéressant malgré tout.
The Blood of Wolves, de Kazuya Shiraishi (2018) 7,5/10 - A la fois film de yakuza et buddy movie, ce film paie son tribut à ses maîtres (Fukasaku, mais aussi le Gosha de Goyokin dans une belle séquence au tambour) tout en offrant un solide divertissement, même si pas très inventif...
Await further instructions, de Johnny Kevorkian (2018) 7/10 - Une petite série B, drame familial en huis-clos sur fond de home invasion. Un peu caricatural, mais on s'amuse beaucoup...
Terrified, de Demian Rugna (2017) 8,5/10 - Un film d'épouvante qui en fait probablement un peu trop, mais qui fonctionne fort bien sur moi, le film est riche en séquences stressantes et en moments mémorables. Une très bonne surprise.
In Fabric, de Peter Strickland (2018) 8/10 - Un film de robe hantée aussi sensuel que bourré d'humour.
The Unthinkable, de Victor Danell / Crazy Picture (2018) 7,5/10 - Un passionnant récit de politique-fiction dans lequel un ennemi imprévu lance une déstabilisation majeure de la Suède. La Russie est suggérée... Le récit insiste sur l'impréparation et l'incrédulité de la population et l'efficacité d'une attaque bien coordonnée. Une vague histoire de famille alourdit un peu le film, et le héros est antipathique. Reste un film réussi qui laisse songeur.
Girls with balls, d'Olivier Afonso (2018) 8/10 - Une comédie loufoque et décomplexée qui brode sur un postulat de type délivrance, où le casting et les dialogues frappent souvent assez fort.
Punk Samourai Slash Down, de Sogo Ishii (2018) 8/10 - Entre fable politique, chambarra et délire punk, un film assez inclassable, bourré d'idées, de ruptures de ton, de personnages loufoques et attachant. Le film est très prenant et souvent drôle, si l'on met de coté quelques longueurs ici ou là...
Freaks, de Zach Lipovsky & Adam B. Stein (2018) 8/10 - Bon film de mutants, sans super-héros, le film se place aux cotés de ses personnages, notamment sa très jeune héroïne si attachante. Un film remarquable...
Achoura, de Talal Selhami (2018) 3/10 - Mal joué, mal monté, avec des dialogues mal fichus et une intrigue sous forme d'hommage/décalque de Ca, de Stephen King.
Lords of Chaos, de Jonas Akerlund (2018) 6,5/10 - Biopic d'un groupe de métal norvégien, Mayhem, le film se concentre sur l'anecdote et ne parle ni du métal ni de ce qui l'anime, à quelques exceptions près... Le sujet reste intéressant, mais le traitement est bien sage.
Pupper Master : The littlest Reich, de Sonny Laguna & Tommy Wiklund (2018) 6/10 - Série Z gore et trash, qui reste inventive dans sa dépiction de meurtres grotesques et la multiplication des poupées tueuses, toutes plus absurdes les unes que les autres.
The Man Who Feels No Pain, de Vasan Bala (2018) 7,5/10 - Entre comédie de super-héros et fable, un film potache et souvent sympathique.
What keeps you alive, de Colin Minihan (2018) 7/10 - Un thriller ultraclassique, boosté par une assez jolie photographie, dont la seule originalité serait le caractère lesbien... Bien fichu mais déja vu...
We, de Rene Eller (2018) 5/10 - Une bande de jeunes s'affranchit de la morale et vit une sorte d'été utopique en déconstruisant tous les codes de la société. Pas totalement convaincu.
Sorry to bother you, de Boots Riley (2018) 8/10 - Une comédie sociale brillante et enlevée, qui compte bien une bonne idée à la minute et est menée tambour battant. Pour un premier film, c'est un coup de maître.
My Winnipeg, de Guy Maddin (2007) 7,5/10 - Entre documentaire, essai personnel et délire fictif, un drole de film assez sympathique...
I am not your negro, de Raoul Peck (2016) 8/10 - Un documentaire porté par la plume de l'écrivain James Baldwin, d'une éloquence remarquable, riche en documents passionnants, qui éclaire le présent à la lueur des combats passés. Très réussi.
How it ends, de David M. Rosenthal (2018) 5/10 - Un sombre cadre apocalyptique, un récit éculé bourré de clichés, dont l'enjeu est le passage de relais d'une femme, que son père confie à son mari, et que ce dernier doit protéger contre un vil prédateur (le voisin). Etonnant film de l'ancien monde, avec quelques jolis décors et le plaisir de croiser Forest Whitaker, et un sacré cumul de lieux communs...
Bohemian Rhapsody, de Bryan Singer (2018) 8,5/10 - Un magnifique biopic lumineux et qui rend hommage à une bête de scène. Peu m'importe la vérité dans un film de fiction, et ici, la vérité est sur scène, et dans le jeu inspiré de Rami Malek. Gros coup de coeur !
Utoya, 22 juillet, de Erik Poppe (2018) 7/10 - Bonne idée que de tenir en temps réel l'épisode sanglant du massacre d'Utoya, et le plan séquence jamais coupé est un tour de force technique. Reste la difficulté de remplir les temps creux, innombrables, et possiblement authentique, pendant lesquels les jeunes se cachent et craignent pour leur vie. C'est un peu la limite de l'exercice, parfois, on sent le remplissage et on s'ennuie un peu. Reste une démarche très intéressante.
Mortal Engines, de Christian Rivers (2018) 3/10 - Un script indigent, des séquences toutes repiquées à d'autres films, entre Miyazaki et Lucas, Jackson et d'autres (Miller ?) peuvent dormir tranquille, reprendre des plans et des graphismes pour les affadir, ça marche très mal. On retiendra quelques effets visuels, parfois heureux mais mal dosés, c'est très peu.
Spider-Man: Into the Spider-Verse, de Bob Persichetti, Peter Ramsey & Rodney Rothman (2018) 9/10 - Bourré d'idées narratives, visuelles, de répliques qui font mouche et de séquences d'action échevelée, ce spider-man est une petite merveille d'animation, un film qui plaira aux amateurs du personnage, dont l'univers est parfaitement respecté, comme aux amateurs de graphisme. A voir absolument sur grand écran !
Une affaire de famille, de Hirokazu Kore-Eda (2018) 7,5/10 - Un film juste et touchant, dont les personnages sont bien dessinés, mais j'ai l'impression que le réalisateur lache le film au moment où celui-ci deviendrait vraiment intéressant, ce qui me frustre un peu.
Astérix: Le secret de la potion magique, d'Alexandre Astier & Louis Clichy (2018) 6/10 - Le film est visuellement assez moche, mais la plupart des gags fonctionnent bien, on regrette juste qu'il n'y en aie pas plus, la partie plus orientée action manquant vraiment d'intérêt.
Enemy, de Denis Villeneuve (2013) 7/10 - Un étonnant film malaisant, probablement assez personnel, que j'ai eu du mal à comprendre. Une analyse du fossoyeur de film m'a donné quelques clés de compréhension, mais le film seul ne me satisfait qu'à moitié. Beaucoup de talent, mais une certaine opacité pas toujours très heureuse.
Limonade Joe, d'Oldrich Lipsky (1964) 7,5/10 - Sorte de western décalé et très humoristique, le film accumule les bonnes idées de mise en scène et le récit distanciateur, pour un divertissement de bon aloi. On s'amuse beaucoup...
Un été capricieux, de Jiri Menzel (1968) 8,5/10 - Un récit à l'intrigue très simple, mais dont les personnages font des phrases, et dont le récit de passage d'un magicien et de sa charmante assistante dans un village offre comme une métonymie de la vieillesse, du passage du temps et du poids de l'amitié ou de la raison face aux élans du coeur. Le film est juste, superbement écrit, poignant en diable, et très bien joué. Une très belle découverte.
Astérix le domaine des Dieux, d'Alexandre Astier & Louis Clichy (2014) 7.5/10 - Une jolie réussite qui allie le talent de Goscinny à quelques ajouts judicieux et plutôt réussis. Visuellement également, le film fonctionne bien.
Shaun le mouton, de Mark Burton & Richard Starzak (2015) 8,5/10 - Un film muet, ou de peu, qui parvient à intégrer poésie, humour et inventivité dans un récit d'une touchante simplicité. Bravo !
Mune, le gardien de la Lune, de Benoît Philippon & Alexandre Heboyan (2015) 8/10 - Entre récit de fantasy et poésie visuelle, une jolie aventure qui parvient à proposer un univers visuel original et spectaculaire, ainsi qu'une belle émotion.
Aquaman, de James Wan (2018) 8/10 - Wan démontre ici combien il est à l'aise aux commandes d'un blockbuster commercial, parvenant à offrir un film relativement original, parfois beau, avec de véritables personnages.
Le retour de Mary Poppins, de Rob Mashall (2018) 6/10 - Malgré un démarrage assez charmant, notamment dans sa séquence animée, et un joli travail d'Emily Blunt, le film ne parvient jamais à décoller et s'enferre au contraire dans une intrigue cousue de fil blanc qui retire toute originalité au concept...
Où est la maison de mon ami ? d'Abbas Kiarostami (1987) 6/10 - Kiarostami s'attache à suivre le parcours d'un enfant qui cherche à rendre son cahier à un ami habitant dans une bourgade voisine. Dommage que le gamin soit aussi insignifiant et peu sympathique...
Roger et moi, de Michael Moore (1989) 8/10 - Michael Moore s'intéresse à sa ville natale, dévastée après l'abandon de la compagnie qui en fait le coeur d'activité pendant 60 ans, General Motors, démontrant de façon simple les effets vicieux de la délocalisation et de la mondialisation...
The Christmas Chronicles, de Clay Curtis (2018) 6/10 - Un conte de Noël bien oubliable, n'était l'impériale classe d'un Kurt Russell prédestiné à incarner le Père Noël.
Opération peur, de Mario Bava (1966) 9/10 - Chef d'oeuvre de l'épouvante gothique, visuellement à tomber, avec une ambiance fantasmatique terrifiante et cauchemardesque. Dire que j'ai attendu si longtemps pour le découvrir !!
Mirai ma petite soeur, de Mamoru Hosoda (2018) 7/10 - Hosoda nous fait ici entrer dans l'intimité d'une famille, qu'il décrit avec précision. Mais les fantasmagories du jeune héros paraissent du coup un peu redondantes et inutiles, parce que surexplicatives.
Wildlife, de Paul Dano (2018) 7,5/10 - Sur un point de départ assez classique, à savoir le vécu d'un ado dont les parents se déchirent, Dano tire les atouts d'un bon script et d'excellents comédiens, Carey Mulligan en tête, pour rendre son film émouvant et juste.
A Married Couple, d'Allan King (1969) 8/10 - L'intimité d'un couple en crise au crible du cinéma vérité. Fascinant, passablement dérangeant, mais aussi extrêmement enrichissant...
Hotel Terminus, de Marcel Ophuls (1988) 7/10 - Trop long et manquant parfois de pédagogie, ce documentaire n'en est pas moins un fascinant document historique.
La brute, le colt et le karaté, d'Antonio Margheriti (1974) 5/10 - Un film médiocre et raté, drolatique et curieux, dans lequel on aura l'étrangeté d'une BO de Carlo Savina accompagnant la chevauchée de chinois se rendant dans un palais. Lee van Cleef joue la truculence, ça lui va assez mal...
La légende des 7 vampires d'or, de Roy Ward Baker & Chang Cheh (1974) 7,5/10 - A l'inverse du précédent, ici la greffe Hammer-Shaw Brothers prend, les combats sont inventifs et joliment filmés, l'intrigue, exotique et dépaysante, fonctionne assez bien.
Go West, de Buster Keaton (1925) 7,5/10 - Moins inventif que les Keaton habituels, le film garde néanmoins un final en forme d'apothéose hilarante et spectaculaire.
Conte d'automne, d'Eric rohmer (1998) 6/10 - Toujours pas très convaincu par le jeu des acteurs rohmériens, ou par les intrigues de ses films, c'est pas mal, mais bon...
FILMS REVUS:
Lost Highway, de David Lynch (1997) 10/10 - Quel bonheur que de se perdre à nouveau dans les méandres de ce polar métaphysique et tellement rock...
Halloween 3, le sang du sorcier, de Tommy Lee Wallace (1982) 8/10 - Revoyant ce film au milieu d'un cycle de révisions carpenteriennes, je découvre combien Big John a contribué à ce film... Musique, thématiques, scope... Un chouette film dans tous les cas.
Vorace, d'Antonia Bird (1999) 8/10 - Révision enthousiaste de ce film cruel et drolatique, qui évoque l'emprise d'un homme sur un autre au coeur d'une histoire de cannibalisme. Fonctionne toujours aussi bien...
Maniac, de William Lustig (1980) 8,5/10 - Une ambiance craspec au possible, un serial killer torturé et impeccablement incarné par Joe Spinell. A mes yeux le film de référence avec le silence des agneaux sur ce thème...
La 36ème chambre de Shaolin, de Liu Chia-Liang (1978) 8/10 - A la révision, je m'émerveille devant la concision et la fluidité de la narration, ainsi que la pédagogie du film, qui explique et divertit à la fois. Indéniablement un vrai classique du genre.
Gremlins, de Joe Dante (1984) 10/10 - Révision annuelle en période de Noël, nouveau ravissement.
Fog, de John Carpenter (1980) 8/10 - Révision sympathique de ce classique à l'ambiance d'histoire de fantômes contée au coin du feu...
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)