JUILLET 2020
FILM DU MOIS:
Leolo, de Jean-Claude Lauzon (1992) 10/10 - Très bien écrit, fort d'une très belle BO, un film d'adolescence incandescent, sans concession, beau, laid, drole et très triste à la fois. Rarement j'aurais vu une pareille noirceur à l'écran, je suis encore sous le choc.
FILMS DECOUVERTS:
Black Robe, de Bruce Beresford (1991) 7,5/10 - Récit de missionnaires français en Nouvelle France, et de leurs rencontres avec Iroquois et Hurons...
Selma, d'Ava Duvernay (2014) 6/10 - Historiquement intéressant, même si la mise en scène sirupeuse atténue un peu le propos, la précision des faits éclaire un moment clé du parcours de Martin Luther King.
L'arche de Noé, de Michael Curtiz (1928) 7,5/10 - Du grand spectacle, du son par moments, des séquences de foule et d'effets visuels, un récit moral qui va de la guerre 1914-1918 à l'ère du prophète biblique, à la manière si chère à Cecil B. DeMille...
Stories we tell, de Sarah Polley (2012) 7/10 - En interrogeant tous les intervenants pouvant évoquer le récit de sa naissance, Sarah Polley confronte ces points de vue et interroge le mystère qu'a laissé sa mère en mourant. Un témoignage intéressant et sincère.
Vivarium, de Lorcan Finnegan (2019) 7,5/10 - Un intéressant conte fantastique, dans la veine d'un twilight zone, mais avec un joli casting, et quelques surprises. Mention spéciale au générique de début, axé sur un coucou, et assez saisissant.
Jumbo, de Zoé Wittock (2020) 4/10 - Jeanne Tantois (tante toi ?) aime un objet mécanique, un manège de foire. Est-elle malade ? Faut-il accepter sa différence ? Sa mère peut-elle l'accepter malgré son amour bizarre ? La métaphore est filée avec lourdeur dans un récit assez balourd et sans surprise
Irrésistible, de Jon Stewart (2020) 8/10 - Une chouette comédie politique assez bien ficelée, et particulièrement pertinente par les temps qui courent. Une très bonne surprise pour moi.
L'égyptien, de Michael Curtiz (1954) 7,5/10 - Du cinéma hollywoodien très classique (on y croise même l'incontournable John Carradine), dans ce film hautement sympathique qui privilégie le grand spectacle, en écho à cette arche de Noé filmée 26 ans plus tôt...
Glen or Glenda, d'Ed Wood Jr (1953) 5,5/10 - Bourré d'effets foireux et mal mis en scène, le film aborde malgré tout le travestissement avec didactisme et sans sensationnel, et apparait au final comme un film personnel et éclairant, aussi maladroit qu'il soit par ailleurs...
Metamorphosis, de George Eastman (1990) 4/10 - Plus banal que nul, le film bascule pourtant dans la dimension du nanard à cause de ses maquillages ratés qui donne un vernis de ridicule à toute l'affaire...
The Walking Dead, de Michael Curtiz (1936) 8/10 - Un des meilleurs rôles de Karloff, et un film plus moral qu'horrifique, mais qui tire parfaitement les ficelles de son intrigue. Coup de coeur...
Balle perdue, de Guillaume Pierret (2020) 7/10 - Voyons le verre à moitié plein, c'est un premier film réussi, le casting fonctionne remarquablement, les séquences d'action sont crédibles et réussies, notamment dans les chorégraphie de bagarre. Le verre à moitié vide, c'est que tout ce talent ne sert qu'une intrigue banale, déja vue mille fois.
5 est le numéro parfait, d'Igor Tuveri (2019) 5,5/10 - Film de petit malin, qui puise dans les clichés mafieux, mais son intrigue trop alambiquée et son style trop voyant gênent.
Les parfums, de Grégory Magne (2020) 6,5/10 - Un scénario intrigant dans un univers riche, celui du parfum. Malheureusement, la mise en scène mollassonne ne tire pas son script vers le haut, malgré des comédiens bien sympathiques.
Tout simplement noir, de Jean-Pascal Zadi (2020) 7/10 - Sorte de film à sketches, assez bien tenu, sur la démarche militante d'un acteur noir. Souvent fort drôle, pas toujours très cinématographique.
Un fils, de Mehdi Barsaoui (2019) 7,5/10 - Drame tunisien qui soumet Sami Bouajila à des choix cornéliens. Poignant et plutôt bien fait.
Chained, de Yaron Shani (2019) 8,5/10 - Le plus terrible dans ce monde c'est que chacun à ses raisons, adage illustré par une trilogie de Yaron Shani, et dont le premier film ambitieux s'annonce très prometteur (j'avais déja adoré Ajami). Mesure, richesse, ambiguité, le film nous plonge dans un quotidien et nous fait partager l'intimité de Rashi, policier en période troublée. Passionnant.
Les amants de Montparnasse, de Jacques Becker (1958) 8/10 - Reconstitution des derniers jours bohèmes de Modigliani, aussi fort dans sa reconstitution que sombre dans son récit. Un très bon Becker.
Dracula, pages tirées du journal d'une vierge, de Guy Maddin (2002) 7/10 - Maddin film, en mode cinéma muet, une adaptation en ballet du fameux récit de Bram Stoker. Le résultat est inégal, mais par moments vraiment très réussi.
Lucky Strike /
Beasts That Cling to the Straw, de Kim Yong-Hoon (2020) 7,5/10 - Polar à l'intrigue assez structurée (en mode poupée russe), mais bien ficelé, joliment mis en scène et assez ludique dans son approche.
Jason X, de James Isaac (2001) 6/10 - D'emblée, reconnaissons les failles béantes dans le script et la mise en scène bancale. Mais l'idée de projeter Jason dans l'espace est tellement folle, le film est tellement décalé dans son humour foireux et self-conscious, qu'on se surprend à adhérer à ce spectacle un peu fou.
V/H/S Viral, de Justin Benson & Aaron Moorhead, Gregg Bishop, Todd Lincoln, Marcel Sarmiento & Nacho Vigalondo (2014) 4/10 - Comme toujours, les sketches sont inégaux, Vigalondo s'en sort largement, Gregg Bishop moyennement, je ne comprends pas, pour une fois, le délire de Benson & Moorehead, et le reste est encore plus mauvais.
Hitman le cobra, de Godfrey Ho (1987) 1/10 - Possiblement le plus mauvais film que j'ai vu de mon existence. Mais un heureux doublage français rend le film hilarant, et offre une bienvenue fraicheur à ce ramassis de clichés pauvrement exécutés.
House 4, de Lewis Abernathy (1992) 4/10 - Cheap et mal fait, le film regorge d'un humour qui en rend le visionnage assez drole...
Beyond the Black Rainbow, de Panos Cosmatos (2010) 4/10 - Lent, moche et tellement absorbé dans ses effets qu'il en perd toute notion de narration, ou si peu.
Antoine et Antoinette, de Jacques Becker (1947) 7,5/10 - Film très attachant. Si l'intrigue ne pèse pas lourd, la dépiction du Paris de l'après-guerre, avec son épicier haïssable et ses familles bohèmes sous les toit est absolument charmante.
Goupi mains rouges, de Jacques Becker (1943) 8/10 - Je suis ébahi de voir à quelle point cette chronique paysanne fonctionne bien, moi qui associais Becker à la vie parisienne. Les acteurs sont fabuleux, le traitement d'une belle efficacité. Un grand film.
Torque, de Joseph Kahn (2004) 4/10 - Hystérique et déraisonnable, le film patit d'une intrigue idiote et de beaucoup de raccourcis idiots. L'astuce de la mise en scène reste divertissante, mais c'est un peu court.
Poil de carotte, de Julien Duvivier (1925) 8/10 - Duvivier crée un contraste saisissant entre le lyrisme de sublimes paysages montagneux et le sordide drame de cette famille dysfonctionnelle, dont l'apogée est d'une noirceur digne de son réalisateur. Un grand coup de coeur, et pas du tout un film de jeunesse.
The Great Waltz, de Julien Duvivier (1938) 8,5/10 - Gros budget pour cette superproduction hollywoodienne, et du coup ce biopic fantasmé de Johan Strauss prend un ton bien léger pour du Duvivier, mais bénéficie de son sens visuel. Mention spéciale à une magnifique fin filmée, parait-il, par Sternberg...
Chair de poule, de Julien Duvivier (19603) 7,5/10 - Dans ce film noir qui a plusieurs points communs avec le facteur sonne toujours deux fois, Duvivier fait un dernier tour de table avec ses personnages égoistes et manipulateurs, ses amitiés et amours trahis, dans une belle leçon de mise en scène sobre.
Forest of love, de Sono Sion (2019) 8/10 - Dans ce film foutraque, Sion multiplie les ruptures de ton, se met en scène lui-même (Jay, réalisateur survolté au début), joue sur ses thèmes de prédilection, puis bascule sur un récit d'emprise fou, punk et diablement sombre.
The Human Centipede III (Final Sequence), by Tom Six (2015) 4/10 - Un film intéressant dans certains concepts, mais dont le personnage principal pénible, outrancier et grotesque fait oublier le reste... Dommage...
9 Songs, de Michael Winterbottom (2004) 5/10 - Film à la limite de l'expérimental, pas totalement abouti, mais intéressant dans sa tentative de capter l'intime au cinéma...
Au fil du temps, de Wim Wenders (1976) 8/10 - Grand road movie qui suit un réparateur de projectionneuses de cinéma le long de la bordure de l'Allemagne de l'Est, et sa rencontre avec un homme en période de crise. Photographie magnifique, charisme des comédiens, rencontres où l'anecdotique et l'essentiel se croisent, un très beau film d'errance.
Eté 85, de François Ozon (2020) 8,5/10 - Film sur la naissance de l'amour, la conscience de soi, mais aussi récit nostalgique et personnel d'un été lointain au prisme d'un récit porté par deux comédiens habités par la grace.
Come on children, d'Allan King (1973) 6/10 - Documentaire qui suit des jeunes en décrochage et se retrouvent sans supervision adulte pendant quelques semaines. Sympathique, mais l'absence de point de vue ou de cadrage réduit le film à l'anecdote...
Le golem, de Julien Duvivier (1936) 6/10 - L'aspect exploratoire du folklore juif est intéressant, mais l'intrigue est assez pauvre, au final, et le film se révèle bien mineur.
L'ile du sadique /
Horrors of Spider Island /
Ein Toter hing im Netz, de Fritz Böttger (1960) 3/10 - Tout est mauvais dans le film, du jeu des comédiens au script, en passant par le "monstre" ridicule. Le film est une espèce de film d'exploitation, faussement érotique, dans les iles, où des "naufragées" dansent et partagent leurs amourettes... Il faudra que je relise pourquoi il était dans le top 300 de Mad Movies.
Help, Help, the Globolinks!, de Gian Carlo Menotti (1969) 7/10 - Rareté plutôt rigolote, cette opérette moderne à l'intention des enfants est très amusante. Des aliens débarquent, seule la musique les effraie. Le tout chanté en opéra allemand... Bizarre, mais bien fait, sympathique et inusuel.
Le chateau de la pureté, d'Arturo Ripstein (1973) 8/10 - Assez dur, sorte de préambule à Canines, de Lanthimos, un film qui rend bien le rapport ambigu entre dominés et dominant, lorsqu'on est dans une dynamique familiale. Clairement pas un film facile, mais un excellent film, que je reverrai peut-être prochainement, il me travaille.
FILMS REVUS:
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la /maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
) mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)
janvier 2018=Coco (Unkrich & Molina)
fevrier 2018=la forme de l'eau (del Toro)
mars 2018=L'arche russe (Sokourov)
avril 2018=Ready Player One (Spielberg)
mai 2018=Plaire, aimer et courir vite (Honoré)
juin 2018=Chambre avec vue (Ivory)
juillet 2018=Dragon Inn (Hu)
aout 2018=Green Fish (Lee Chang-Dong)
septembre 2018=Fanny et Alexandre (Bergman)
octobre 2018=Deux mains, la nuit (Siodmak)
novembre 2018=Paper Moon (Bogdanovitch)
decembre 2018=Next of Kin (Williams)
janvier 2019=Leto (Serebrennikov)
février 2019=Roma (Cuaron)
mars 2019=La symphonie nuptiale (Stroheim)
avril 2019=Little Monsters (Forsythe)
mai 2019=Sang et or (Panahi)
juin 2019=Le Mont Fuji et la lance ensanglantée (Uchida)
juillet 2019=Toy Story 4 (Cooley)
aout 2019=Midsommar (Aster)
septembre 2019=Adoration (du Welz)
octobre 2019=Seance on a wet afternoon (Forbes)
novembre 2019=Les vikings (Fleischer)
décembre 2019=Jallikattu (Lijo Jose Pellissery)
janvier 2020=1917 (Mendes)
février 2020=Elmer Gantry (Brooks)
mars 2020=Il était une fois en Anatolie (Ceylan)
avril 2020=Céline (Brisseau)
mai 2020=La residencia (Serrador)
juin 2020=L'année des 13 lunes (Fassbinder)